mercredi 9 mai 2007






Tête dans les oiseaux


Surprise en ce deuxième dimanche de mai de trouver en ville, la place centrale transformée par des centaines d'origami colorés, accrochés aux arbres, plantés dans les pelouses, virevolter dans le vent. Lorsqu'avec mon anglais de fortune je demande de quoi il s'agit on me fait comprendre que je peux me servir, choisir un pliage, emporter l`oiseau qui me plaît, et que c'est un cadeau de la part des enfants des écoles pour la fête de "Haha no hi". Je parcourais l'installation me perdant dans les pliages, plongeant dans les détails, les regardant tournoyer dans le soleil, difficile de choisir, de déparer un élément de son ensemble, d'autres passants semblant avoir bien moins de difficultés que moi qui en fait me plaisait surtout a m'asseoir dans l'herbe pour écouter bruisser les papiers, repartaient avec un origami et l'on croisait ainsi dans les rue plein de porteurs d'oiseaux multicolores.
J' appris plus tard que c'était tout simplement de la fête des mères et je trouvais l'idée d'autant plus magnifique car outre l'inventivité et le plaisir artistique des réalisations, il y avait cette idée de la création comme un cadeau aux passants, a celui qui le souhaite, une installation qui se donne a regarder et emporter. Non pas le dessin, ou l'origami que chacun emporte chez soi au retour de l'école pour l'offrir a sa mère le jour venu, mais une oeuvre généreuse, joyeusement collective, où tous les éléments sont interdépendants et où chacun peu y prendre part avec le regard ou en la dispersant au hasard des choix de celui qui participe ainsi à un ensemble vécu comme fête de la création vivante.
Regard depuis la conception Boudhique du non attachement, de l'interdépendance des éléments, de l'éphémère comme principe créateur, qui plus tard contribua à ce que dans le monde de l'art Fluxus fut un mouvement si populaire auprès des créateurs japonais.